Le RacerDX de Gaëtan

Yamaha 125 RDX « for track only » *

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Vers la fin des années 70’, la 125 RDX de chez YAMAHA et la 125 GT de chez SUZUKI incarnaient le must des motos sportives, celles dont on rêvait, peu de 125 les surpassaient, à part quelques exotiques à moteurs SACHS ou MINARELLI, mais tellement peu courantes qu’on en voyait jamais rouler. Le bicylindre 2 temps imposait sa loi et aucune moto à moteur 4 temps n’arrivait à rivaliser, pas même la 125 Twin de chez Honda. La RDX, avec ses 16 cv pour 130 km/h, faisait baver tous les Minos de 16 ans, dont je faisais partie.

Aujourd’hui, la 125 RDX regroupe autour d’elle pas mal d’amateurs et de clubs et se négocie pour pas trop cher (pour l’instant). C’est chose faite pour Gaëtan qui a dégoté un modèle de 1981, complète, dans un bon état, avec 8000 kms au compteur, mais qui n’a pas tournée depuis pas mal de temps.

La remise en route fût rapide, nettoyage des rupteurs, vidange de l’ancien carburant remplacé par du SP98 fraichement raffiné et une dose d’huile 2T par sécurité. 3 coups de kick et le moteur repart, non sans un bruit inquiétant !?… la culasse droite n’est pas serrée et laisse échapper un horrible bruit d’explosion. Quelques coups de clé et le moteur est remis en route, et là, on retrouve le bruit caractéristique du bicylindre YAM au travers des échappements d’origines, QUE de bons souvenirs.

Gaëtan vas vite déchanter, un joint moteur a lâché, laissant fuir l’huile de boite dans le bas moteur du RDX, une ouverture moteur s’impose. Le moteur sur l’établi, il est mis en pièces et contrôlé, à part les joints spy qui ont séchés, tout le reste de la mécanique est en état. Par sécurité et aussi pour repartir sur une bonne base, il commande le jeu de pistons, segments, roulements de vilebrequin et tous les joints moteurs.

En attendant la réception des pièces mécaniques, Gaëtan met à nu le cadre de la RDX pour en supprimer toutes les fixations et supports devenus obsolètes pour son projet de racer, car oui, c’est bien une moto de piste qu’il veut en faire de cette petite Yam. D’autres pièces sont chinées à droite, à gauche, aux 4 coins de l’atelier, comme des guidons bracelets, un maitre-cylindre de frein avant et un compte tours de TZR 50, des commandes reculées initialement prévues pour un 600 Hornet, des pots de détentes et un garde boue avant arrachés à une Kawa S3 ainsi qu’une multitude d’autres détails. Gaëtan se fend également de quelques pièces neuves comme une coque arrière de 250 TZ 1976, 2 pneus Continental ContiGo et surtout un allumage électronique Kennedy qui remplace avantageusement l’allumage par rupteurs.

Les cylindres, culasses et carters moteurs sont repeints en noir grainé (gros grain) puis passées au four progressivement jusqu’à 200°c, de même pour les fourreaux et tés de fourche, le bras oscillant et divers autres petites pièces.

Dés réception du colis de chez wemoto.fr, le moteur est réassemblé (avec l’aide de Gabin, spécialiste 2 temps depuis les moult démontages et réfections du moteur de sa Zündapp) puis remonté dans le cadre de la petite Yam. Le kit allumage électronique Kennedy se monte sans trop de problème et Gaëtan opte pour la suppression de la batterie et en profite pour simplifier le circuit électrique.

Le moteur est remis en route, le démarrage est instantané et il tourne tout de suite rond et sonne clair, Mmm, un régal pour les oreilles (au travers des pots d’origines), par contre pour le nez puis la tête c’est… comment dire… Tchernobyl, vive le moteur 2 temps qu’ils disent, j’t’en foutrai, moi, du moteur 2 temps !

 

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Entretemps la selle, faite sur mesure, mais pas épaisse, de retour de chez Stéphane, le sellier en herbe, s’adapte à merveille sur la coque polyester. Gaëtan l’a voulue plus courte (la selle) pour, par la suite, pouvoir adapter un réservoir de TZ, plus long que l’origine.

Les jantes sont repeintes en or Subaru, comme à notre habitude, mais cette fois ci on attend des températures proches de 0° et un séchage au décapeur thermique… laborieux.  De même pour le garde boue et la coque arrière qui reçoivent 2 couches de gris métal puis une bonne couche de vernis, avec là aussi beaucoup de mal pour tendre la peinture… ah, tant de précipitation !

Il est vrai qu’il ne faut pas trop perdre de temps puisque la moto doit être prête pour le 23 avril, date des Iron Bikers sur le circuit Carole, la RDX doit y faire ses premiers tours de roues.

Les pots de détentes récupérés sur la 400 de Nico sont soudés (merci Jean Christophe) sur les tubes d’échappements de RDX ainsi que les pattes de fixation et les tubes de fuite (à la place des silencieux). Ils sont montés sur la moto dès le dernier point de soudure refroidis et la pétoire est redémarrée… WINN WINN GIN GIN GIN, que de souffrances pour les « esgourdes », ça déchire grave, après les fumées toxiques c’est le claquement des détentes qui nous fracasse la tête, putain de cylindres à trous !

Quelques couches de peinture noire haute température sur les détentes re-démontés puis remontés le lendemain, la moto est presque prête à prendre la route pour quelques essais.

Une multitude de petits détails, mais qui prennent un temps fou, comme la commande de frein arrière et le sélecteur de vitesses (modifiés par le montage des commandes reculées), (et une main cassée !?) viennent ralentir l’issue du projet.

Pour couronner le tout, le carburateur droit fait du mauvais esprit, le petit axe de guidage du boisseau est desserti et le fait tourner à chaque accélération, là encore, pour ne pas prendre le risque d’une panne annoncée, Gaëtan commande 2 carburateurs neufs chez Dell Orto en Italie. Sûr que ça vas marcher, on est tous confiants.

Les carbus Dell Orto viennent d’arriver (pas encore en photos) et Gaëtan s’empresse, l’après-midi même, de les monter sur le RacerDX, ça tourne directement nickel, la pétoire tien le ralenti et prend correctement ses tours, de plus, la finition noire des carburateurs se coordonne à merveille avec le reste du moteur, Rhâ, lovely ! Vu l’heure avancée et la sortie des écoles, l’essai sur route est reporté et même reporté à plusieurs jours puisque Gaëtan se fait enlever les broches de la main le lendemain.

Il y a bien quelques bonnes âmes pour aller essayer ta pétoire Gaëtan, en attendant que ta main puisse de nouveau ouvrir les gaz et serrer le frein avant.

Gaëtan et toute l’équipe des Old Wheels (association de potes) attendent avec impatience le premier rendez-vous de la saison sur le circuit Carole avec les Iron Bikers, les 23 & 24 avril. Les Old Wheels avec pas moins de 4 pétoires y sont inscrits, ça vas chauffer !

 

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* « for track only » : pour la piste (circuit) seulement.

 

 

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