PROJET SCRAMBLER – BMW R65 (suite)

UNE BIEN MOLLE  –  SAISON 2 – Deuxième partie

De retour dans l’atelier, il faut bien se vider la tête de temps en temps puisque mon activité commerciale me prend tous les week-ends de la belle saison et que les semaines passent à une de ces vitesses… Je me replonge dans le faisceau électrique de la Bien Molle, toujours empêtré dans cet enchevêtrement de fils que j’essaye de contrôler un par un, pas de contact, pas de démarreur, galère, galèèèreu !  

Je crie au secours et je me résigne à demander de l’aide, tous viendrons au chevet de la BM, chacun y allant de son diagnostic mais toujours rien, pas d’améliorations. Il me faut le bon schéma électrique, celui de la R65 de 1979 dans cette configuration, parce que des schémas j’en ai quelques-uns mais aucun ne correspond. C’est JC qui me trouve le bon plan du bon modèle et tout et tout, nickel, je reprends les tests mais sans succès, là franchement je suis au bout du rouleau, j’ai des envies de suicide, j’avais même commencé à remplir mon testament quand JF me propose de demander à Berny, pas Bernie Noël le déjanté, joué par Dupontel dans le film du même nom, non non, Berny le technicien de chez Peugeot-Gusmini à Lomme.

Un biker et sa passagère, montés sur un Custom Yam 1300 investissent la cour du garage, c’est Berny et son épouse. On fait une rapide visite de l’atelier et on s’arrête devant la Bien Molle. Berny, en bon technicien reprend méticuleusement le cheminement de chaque fil avec le schéma et c’est au bout de 2 heures que le verdict tombe, rien à foutre là ce fil, me dit Berny ; Le premier fil que j’ai déconnecté au début du démontage (il y a maintenant quelques mois) et que j’ai noté comme fil négatif sur la bobine du cylindre droit est en fait un fil de masse qui était simplement pris sur la fixation de cette même bobine… CON JE SUIS !!! La honte sur moi, nul, tout ce temps perdu pour UN fil mal placé. Berny est mon nouveau dieu, y a pas, technicien automobile c’est un métier, pas apprécié à sa juste valeur mais un sacré métier. Merci à Berny pour le dépannage et merci aussi à son épouse pour sa patience.

Je m’empresse de finir de couper les pots d’échappement d’origine, une bonne tranche de 30 cm et je les monte provisoirement, j’ai tellement confiance en moi que je m’équipe d’un extincteur pour la remise en route de la Bien Molle qui démarre, tien le ralenti et tourne même pas trop mal. Les pots, même raccourcis et amputés de quelques chicanes, ne sont pas trop bruyants, nickel ! Je les confie à Gaëtan pour qu’il les fasse souder. A peine de retour, les soudures à peine refroidies, que les pots sont poncés à fonds et peints en noir haute température, « sont pas moche du tout », on dirait des mégatons du commerce mais en mieux (j’ai le droit de le penser).

Je retrouve peu à peu les phares, feux, klaxon, clignotants et voyants, j’ai l’impression d’avancer, ça me change. Pour supporter les nouveaux voyants leds et le contacteur à clé, je modèle, dans la partie plate d’un garde boue arrière en fibre, une mini planche de bord qui prend place entre le réservoir et la colonne de direction, ça devrait le faire !

Je m’attaque maintenant à la selle dont je moule le fond directement sur l’ossature de la BM avec de la fibre polyester. Je noie dans le mélange quelques écrous qui serviront à fixer la selle mais aussi le boitier contenant les relais et le câblage électrique. Je peux maintenant confier mon réservoir à un spécialiste (pas mon peintre habituel) de l’hydrodipping, cette technique qui utilise l’eau pour plaquer un film d’encre directement sur une pièce. Plutôt utilisé en tuning auto avec des effets carbone ou peau de serpent, j’ai ma petite idée pour décorer mon réservoir, je pense d’abord à une ou plusieurs planche de BD style Super-héros des années 50 puis plutôt un effet rouille et à voir les vidéos qui trainent çà et là, cela me parait terriblement cool. Je contacte les pros du coin, seuls trois me répondent, le premier ne fait plus ?!, le deuxième mets la clé sous la porte au 31 décembre, donc il ne prend plus de nouvelles commandes et le troisième me fait un devis à 150 € (préparation, apprêt, peinture, hydrodipping et vernis) que j’accepte.

Dans mon idée, je pensai venir avec une clé USB contenant un fichier photo et lui se chargeait de l’imprimer sur un film plastique… que nenni, on doit choisir dans un catalogue le visuel qui nous tente, pas d’improvisation ! Sauf qu’une fois sur place le spécialiste a prêté son catalogue à un client, mais il ne sait plus à qui et qu’en attendant de le récupérer il va commencer le boulot, ponçage, apprêtage et peinture, bon ok de toute façon le délai est d’un bon mois, il est overbooké.

En attendant, je termine le fond de selle, qui a fini de sécher, en lui pulvérisant une bonne couche de mousse expansive pour rattraper de niveau la partie interne qui recevra la mousse « HRZ confort spéciale sellerie » à 50 euros port compris. Je dépose le tout chez Stéphane, le sellier (rappelez-vous la selle de la FTZ).  Deux semaines ont passées, je n’arrive toujours pas à joindre le spécialiste en hydrodipping, 3 semaines, je laisse des messages, 4 semaines toujours rien, un mois passé de quelques jours, le voilà enfin au téléphone, YES !…  plus de catalogue, technique pas au top, film qui s’arrache, trop en avance… je vois mon rêve d’hydrodipping s’évaporer mais le pro me propose une peinture effet rouille, il fait des essais et me recontacte me dit-il, bon ok, ça sent un peu l’arnaque mais bon, de toute façon il a déjà bossé sur le réservoir autant qu’il le finisse. Pendant ce temps, la selle prend du retard, elle aussi, entre la commande du simili couleur caramel, du passe poil et de l’assemblage, je ne pense pas la récupérer avant le réservoir.

Heureusement, sur la pétoire, il reste quelques finitions à soigner pour me faire patienter.  Après plusieurs relances téléphoniques auprès du spécialiste de la peinture et presque 3 semaines supplémentaires, on se donne enfin rendez-vous pour visualiser les essais d’effet rouille. Pas top, les essais qu’il a réalisé sur des petites plaquettes ne me plaisent pas trop mais on tombe quand même d’accord sur les coloris et un effet rouillé/patiné, j’ai surtout hâte que cela se termine. Il me faudra encore patienter quelques semaines pour récupérer mon réservoir, l’avant-veille de Noël, vers 18h30, sur le parking d’un supermarché, à la lueur d’un réverbère. Le résultat est décevant, en plus il fait super froid, je paye et je laisse le peintre partir en vacances, je n’ai surtout pas envie de lui laisser de nouveau mon petit bidon, deux mois et demi de délai supplémentaire, je n’y survivrais pas !

La suite ici : Troisième et derniére partie

T'as aimé ? Alors partage !

Facebook