YAM FJ 1200 façon TZ = FTZ
A peine fini la Bien Molle (mais en fait ce n’est jamais définitivement fini) (son histoire ici), c’est en consultant le bon coin à la recherche de tout et de rien que je tombe sur l’annonce d’un dosseret de selle polyester neuf pour YAMAHA TZ, ça y est, c’est reparti, ça cogite, ça cogite… il me faut une YAM pour lui greffer cet arrière que je viens de commander avant d’avoir la pétoire, avant même d’arrêter mon choix sur un modèle de YAM.
En fait, ça fait longtemps que je suis amoureux du cul… de selle des YAM TZ 700 et 750 des années septante. Mais maintenant quelle YAM choisir ? Je retourne sur le bon coin et je cherche une pétoire dans mes prix, 600 Diversion, 900 Diversion ou plus ancien XJ900… bof, bof… tien une XS1100, ouais c’est sympa une XS1100. Par retour de mail, le vendeur m’écrit qu’elle est vendue, trop tard. Retour sur le site d’annonces bien connu pour y dénicher ma base de travail des prochains mois et là je m’arrête sur un FJ 1200, heu… pourquoi pas, un moteur refroidis par air (la mécanique des XJR1200 puis 1300), des roues de 16’’et un cadre périmétrique en acier, c’est plutôt moche d’origine mais justement le challenge est d’autant plus intéressant.
Je suis dans la région Lensoise pile poil au rendez-vous pour voir cette FJ 1200, elle n’est pas plus belle en vrai qu’en photo mais pas plus moche non plus, elle est complète et dans un état correct pour une moto de 1986, elle démarre et tourne correctement. Je négocie le prix, il y a matière à négocier, les plastiques sont tous fendillés, même le plexi du tableau de bord est griffé, des points de corrosion un peu partout et mal dissimulés derrière un barbouillage au pinceau… etc… etc. La moto est embarquée, à mon prix, retour dans le nord, direction l’atelier et là j’ai du taf.
J’attends quelques jours pour dépoiler la belle ou la moche c’est selon (l’humeur), carénages, carters, réservoir, selle et garde boue sont démontés, une fois à poil, je découvre que le cadre passe devant la fourche et sert de support au phare et au carénage !? Ça fait plus de 30 ans que la FJ 1200 existe et je découvre cette particularité, c’est très laid et l’avant de ce cadre ne peut pas rester apparent, il me faut un carénage, dans le style du cul de selle.
Je consulte les différents fabricants et distributeurs de polyester sur le net et sélectionne deux modèles chez Atlantic Retzalisation (son site ici), après une brève discussion avec le boss, je m’arrête sur le modèle sans trou pour le phare, vu la largeur de la YAM, je devrai, de toute façon, travailler au corps ce bout de fibre.
Je continue mon démontage, pièce par pièce, rangées au fur et à mesure dans des boites étiquetées.
Le carénage en polyester, à peine arrivé, est essayé sur la bécane, ouais… ça devrait le faire, mais pour cela, je le découpe dans sa hauteur presque jusqu’en haut pour pouvoir l’élargir au maximum et passer de chaque côté du cadre. Forcément, c’est un boulot assez long qui alterne démontages, découpes, ajustages et remontages pour arriver à quelque chose de presque définitif. J’ai dû ouvrir l’avant du carénage sur presque 15 centimètres pour éviter les torsions et conserver une certaine symétrie.
J’ai abandonné l’idée d’un phare unique au centre et je pars sur deux optiques de petits diamètres qui prendront place de chaque côtés de la bouche que je viens de découper. GMP (son site ici) m’envoie les deux petits phares longue portée que je lui ai commandés, pas de code/phare sur ces optiques additionnels (pour l’instant, on échappe à l’hypothétique contrôle technique, ce jour-là, j’ai du souci à me faire). Les trous sont vite percés et les petits phares sortent du carénage, tels des yeux exorbités. Avec la bouche centrale et les deux yeux, mon carénage prend l’apparence d’un batracien, pas trop agressif, un peu dans le style des motos d’endurance des années 80, enfin de loin. Il me faudra habiller cette bouche centrale d’une grille que j’achète tout bêtement chez Casto.
Je m’attaque maintenant à l’arrière de ma pétoire, cette fameuse coque de TZ qui a déclenchée ce nouveau projet. Comme d’habitude sur toutes mes transformations de pétoires, il me faut la couper en deux pour pouvoir l’élargir à la dimension de la boucle arrière du cadre et la raccorder par de la fibre et enfin la positionner sur la poupe de mon nouveau vaisseau.
Cette fois ci, je vais réutiliser la selle d’origine du FJ 1200, enfin uniquement l’avant de cette selle, que je vais adapter sur la coque TZ. Après découpe et ajustage, ça commence à prendre forme et je pense que ça devrait bien rendre. Ah décidément, j’adore ce petit cul de selle.
Je continu mon désossage, bras oscillant, amortisseur, biellettes, platines, faisceau électrique, collecteur d’échappement et tutti quanti (un peu d’Italien, ça fait toujours bien). Je tronçonne toutes les pattes de fixations devenues obsolètes à l’avant comme à l’arrière et il y en a beaucoup. J’applique un léger mastique de finition et après ponçage, j’apprête l’ensemble. Je découpe également les appendices qui dépassent sous le réservoir de carburant et j’en profite pour le préparer, léger mastic sur les arrêtes et ponçage en règle.
Dans la foulée, je m’occupe du garde boue avant que je réduis au point de n’avoir plus qu’une minuscule spatule et qui n’aura de garde boue que le nom, mais j’aime bien ça.
Les énormes platines latérales, que je voulais mettre au rebut, sont finalement conservées, mais découpées au niveau des reposes pieds arrières, selle monoplace oblige. Je conserve néanmoins les supports d’échappements.
Entre-temps j’ai poncé longuement le cadre et le moteur que je peins avec la peinture grainée noire, de chez Restom (grain fin), appliquée au pistolet, mais à l’air libre, pas de cabine ventilée et chauffée. J’accélère juste le séchage de cette peinture avec un sèche-cheveux (en fait un décapeur thermique) que je laisse à bonne distance pour ne pas la cramer. Avant cela j’ai quand même pris soin de masquer toutes les parties sensibles, comme les filetages ou certaines vis ou écrous. Le résultat est correct, je dis correct car j’ai fait deux coulantes dont l’une d’elle est visible (trop de dilution peut-être).
Après séchage définitif, c’est à dire le lendemain après-midi, je ponce légèrement ce filet de peinture disgracieux et je le retouche avec la même peinture grainée que j’applique également sur les fourreaux de fourche, les tés, le bras oscillant, les platines et les carters d’allumage et de sortie de boite. Voilà, maintenant c’est nickel.
J’ai également reçu mon kit visserie BTR de chez carb-motor-screw-kit (son site ici), c’est super bien fait, tous les petits sachets étiquetés contiennent les vis et écrous correspondants à chaque carters, alternateur, démarreur, etc… et en plus ça rends super bien sur le noir.
Au dé camouflage du moteur, j’ai fait une boulette, une des pastilles caoutchouc que j’avais utilisé pour obstruer les passages des flexibles du radiateur d’huile est partie dans le moteur et impossible d’aller la rechercher sans ouvrir le carter inférieur. Les vis du carter moteur sont toutes enlevées et le carter ne semble pas décidé à se détacher, même en tapotant avec le maillet à embouts plastique et avant d’employer les grands moyens (c’est-à-dire de faire levier avec un tournevis plat), Gabin, qui bricolait dans son coin, passe et me dit comme ça, bein il reste une vis, là, au milieu, Rha pa pa, en plus il a raison, je ne l’avais pas vue cette foutue vis. Je suis mûr pour les lunettes double foyer, mes vieux yeux ne font plus le réglage autofocus, les 50 ans (merde, bientôt 52), l’alcool, le manque d’éclairage, la faim dans le monde, les guerres, tout ça tout ça, enfin toutes les excuses sont bonnes et le carter, miraculeusement, se décide à s’enlever, non pas sans honte.
Cette maudite pastille en caoutchouc, une fois retrouvée, est méchamment jetée à la poubelle, mais pas question de refermer sans de nouveaux joints. En attendant la commande passée chez YAMAHA, je nettoie les plans de joints et aussi la crépine de la pompe à huile, oula, j’ai bien fait, elle est à moitié obstruée par des résidus de pâte à joint, venants certainement du cache arbre à cames lors des précédents réglages de jeux aux soupapes, les mécanos ont l’habitude de remettre le même joint mais avec un peu, beaucoup ou trop de pâte.
A peine réceptionné les joints neufs de chez YAMAHA que le carter inférieur du moteur est remonté, nickel, je remonte également le radiateur d’huile que j’ai repeint et je raccorde les durites au carter avec les belles vis BTR contenues dans le kit, re-nickel.
Je m’attaque maintenant au support de batterie qui accueillera aussi les relais, le boitier d’allumage, la boite à fusibles et le feu arrière. Je confectionne un gabarit en carton et le place tout à l’arrière du cadre, c’est ok, tout passe bien. Je découpe, suivant mon gabarit, dans la feuille d’alu que je traîne depuis la première préparation, souvenez-vous, en 2009, la seven fifty noir satiné-mat (pour les amnésiques, son récit ici). Après un savant pliage, je fixe ce grand bac au cadre par trois points d’attache et je dispose les éléments électriques, non sans avoir rallongé tout le faisceau. Démontage de l’ensemble et peinture du bac en alu avec du noir satiné.
Je m’atèle maintenant aux carburateurs, démontage des cuves (je ne suis pas le premier à passer par là), les vis ont déjà bien soufferts. L’intérieur est très oxydé, je réalèse les gicleurs principaux (+ 20 c’est le minimum en changeant l’admission d’air) et nettoie les gicleurs de ralenti. Je démonte également les chapeaux de carbu et contrôle les membranes, ça vas, nickel, on dirait qu’elles sont neuves.
Je confie la rampe complète à mon frère Philippe pour la passer dans le bac à ultra-sons de son boulot, elle en ressortira presque comme neuve, je peins juste les quatre chapeaux de carburateur et les pattes de fixation des durites et câbles (qui ne se voient pas une fois le réservoir remis en place, mais bon, pour la photo…), voilà maintenant nickel.
Je remonte la rampe sur le moteur et reconnecte les câbles, ça fonctionne bien sauf pour les starters, tous grippés, je re-démonte, nettoie et lubrifie chaque commandes. Re-remontage et là, maintenant, tout fonctionne, vivement la remise en route. J’ai bien mérité une « réserve 8,5 » de chez Grimbergen, offerte par l’ami Gaëtan, pas mauvaise cette petite blonde corsée, sous l’œil sans vie mais protecteur de Miss mannequin à tête de fourche. Je m’empresse d’essayer les nouveaux filtres à air BMC, ouf, ça passe tout juste.
Le collecteur d’échappement, qui avait été changé par le précédent proprio (donc nickel), est dégraissé, poncé et remis en peinture noire haute température. Après 24 heures de séchage, je le remonte sur le moteur, ça commence à prendre forme, j’ai hâte…
LA SUITE … ( ICI )
Bonjour David,
cela me fais plaisir de te lire, avec beaucoup de retard je l’avoue.
Bien content aussi que le contenu de mes griffouilles te plaisent.
N’hésite pas à me laisser d’autres messages même si pendant le confinement le garage est désespérant vide, donc pas beaucoup de news à raconter.
Merci, à bientôt
Ricoo
Super, c’est un plaisir de lire ce que tu partages aux lecteurs, cette ambiance est vraiment sympa, j’ai le sentiment de revenir vers des moments où j’ai apprécié grandement la moto. Réflexion, analyse, action, simplicité, culture, copains, sont des maîtres mots, l’âge et des schémas convergeant certainement y font pour beaucoup. Cela change grâââvement de l’univers motos d’aujourd’hui.
« The continental circus is not dead »